samedi 19 mai 2007

Diplomacy ou realpolitik ?

C'est marrant de voir le désastre anglais en Irak, et celui des Américains, surtout quand on voit que notre nouveau ministre de affaires étrangères était pour une intervention française. Merci Chirac pour ne pas nous avoir embourbé dans la croisade impérialiste anglo-saxonne.
Avec Kouchner espérons qu'il n'engagera pas nos troupes au Darfour, en Irak, en Corée, en Iran, et je ne sais quel autre pays ou région en proie à des troubles guerriers. La diplomatie française doit rester à sa place, ne rentrons pas dans l'ingérence à tout va, dans l'interventionnisme "au nom de...".

vendredi 18 mai 2007

L'Histoire en danger !!!

Huit chercheurs au CHNI viennent de démissionner après l'annonce de la création du Ministère de l'immigration, de l'identité et du codéveloppement. Je soutiens leur initiative. Weil et Noiriel ont depuis longtemps prouvé leur probité et leur talents d'historiens. La création même de ce ministère, au delà des réactions qu'il provoque, me laisse présager du pire. Son existence suppose la collusion, en tout cas le problème entre l'immigration (laquelle d'ailleurs?) et l'identité française. Quelles vont être les mesures applicables? (maitrise du français,conditions du regroupement familial, aide au codéveloppement: tout cela existe déjà, n'est ca pas M.Sarkozy!)
Personnellement, je vois là la pénétration d'idées nauséabondes chères à l'électorat frontiste. Le choix des mots est primordial pour Sarkozy, il satisfait ainsi une grosse partie de son électorat!
Les dangers à venir sont nombreux: mauvaise image de la France, terre d'accueil et des "droits de l'homme", mais surtout utilisation voire interprétation de l'Histoire de France à des fins douteuses (les lois sur le rôle positif de la colonisation seront votées à coups sûr).
Qui va définir ce qui fait notre identité, en existe-t-il une pour tous, le multiculturalisme à la française doit-il s'uniformiser, quel va être le rôle des historiens, leur objectivité et leur travail ne sont-ils pas menacés ? Autant de questions qui ont du peser lourd dans la décision des historiens et autres chercheurs démissionnaires.
Prenons garde...

lundi 7 mai 2007

Douce France ou les défis de Supersarko !

Prémonitoire me direz-vous ? Non, lucide tout simplement. Mes propos précédents relevaient d'une simple analyse que beaucoup d'ailleurs avaient conduit. Les résultats sont là: 55% de Français ont choisi le candidat de la droite, le candidat sortant, celui de la rupture. Reste maintenant à Nicolas Sarkozy d'entrer dans son rôle, celui de rassembleur comme il dit, celui tout simplement de Président de la République.
Rassembler, quelle signification doit-il donner à ce mot ? Doit-il ouvrir au FN, au centre , à la gauche, doit-il faire l'ouverture que Jacques Chirac a oublié en 2002? Nicolas Sarkozy sera-t-il l'homme de l'ouverture? Beaucoup de questions me direz-vous...Ma réponse pour ma part tendrait vers la négative. Comment en effet des hommes de "gauche" voire du centre modéré pourraient accepter son ministère de l'immigration, si il est crée? Difficile donc de tenir sa promesse d'ouverture s'il veut satisfaire son électorat conservateur, le plus nombreux hier soir. Ses scores importants sur le pourtour méditerranéen, terres frontistes par excellence, l'empêchent de trop regarder sur sa gauche. Là est son principal challenge: respecter ses promesses d'ouverture avec un électorat conservateur. Contradictoire en apparence...?
Nicolas Sarkozy se doit de résoudre l'équation: 55% des Français l'attendent.
Cette tâche s'annonce cependant difficile, sur le fond comme sur la forme: Ou il ouvre et il détruit les fondations de ce qui a fait sa victoire (la droite "dure") ou il ferme et il renonce au souhait des Français et donc à sa promesse. Dans les deux cas il est perdant, son pari échoue, peut être a-t-il déjà échoué...notre nouveau président est donc face à un choix crucial. Porté par la dynamique de son score, le problème n'apparaitra tout de suite, mais il est là.
Tout ceci reflète parfaitement l'ambivalence du personnage: nouvellement apaisé, ex-nerveux, partisan de la ligne "droite" et amoureux de l'ouverture, ami des médias et chantre de l'Etat impartial, beaucoup de contradictions qui pèsent depuis longtemps sur lui et depuis hier sur sa présidence, et donc par extension sur la France et ses 65 millions de citoyens.
Bon courage Monsieur le Président, la guerre du PS vous laisse un temps d'avance, mais ne trainez pas trop...

vendredi 4 mai 2007

Lettre à France...

Dans deux jours, la France va basculer. A droite sans doute, comme le veut l'Histoire. La vieille tradition monarchiste et versaillaise va une fois de plus se réaliser. Car il est une vérité que l'Histoire de France nous enseigne: sa trajectoire change au gré des révolutions. Depuis 1789, et peut-être avant même, notre pays a soufflé le chaud et le froid, s'emportant souvent avec fougue au vent des évènements: 1848, 1870, 1914, 1936, 1968, 1981...2007? Le taux record de participation premier tour de l'élection présidentielle témoigne de cette réactivité: les Français sont allés en masse voter, dans un élan commun, engagé et plein d'espoir. Cette petite révolution de velours s'apparente plus à un sursaut d'orgueil qu'à une réelle prise de conscience. Le vote massif pour le candidat Sarkozy et la candidate Royal atteste de ce que l'on peut appeller le "vote utile".
Sursaut démocratique, peur d'un bis repetita, ils ont voter. Force est de constater que leur préférence s'est tournée vers le représentant de la droite: 1/3 des votants ! Quels sont les enseignements ? La France est revenue dans le giron de ce qui a fait son histoire, le conservatisme. Je m'explique: Des Bourbons à Chirac, le peuple français a toujours penché à droite. La ruralité, son organisation territoriale, ses structures de pouvoir, tout conduit à cela. Fait nouveau depuis une cinquantaine d'années, notre pays est au milieu d'un vaste mouvement de l'Histoire (la vague de fond braudelienne) qui se nomme la mondialisation. Celle-ci a ouvert la France, et bien d'autres pays, au monde. Décloisonnée, marginalisée, elle n'est plus aujourd'hui un centre. Elle a perdu de son influence, de sa superbe et de son poids (le non au référendum de 2005 en est une preuve). Car l'essentiel est là: les Français sont les principales victimes de ces phénomènes. Perte de confiance, peur de l'avenir, retour sur soi, racisme, oppositions, autant de maux sur lesquels Nicolas Sarkozy et beaucoup d'autres ont surfé pendant la campagne.
Son programme reflète parfaitement les attentes primaires du peuple: politique d'immigration, retour aux valeurs famille, travail, nation (étrange triptyque...). Ses solutions sont à l'image d'un acte chirurgical d'un médecin de guerre au milieu d'un conflit: désespéré parfois, dangereux toujours, rarement efficace. La France est en guerre ne l'oublions pas...
Travailler plus, protéger nos frontières, des populations pauvres comme des produits étrangers, rapprochement du grand frère américain, libertés contrôlées, voilà les principaux outils de la politique sarkozyste.
En ce sens, il impose une rupture dans l'Histoire de France! Non monsieur Sarkozy n'a pas la grandeur de l'Histoire, j'entends par là qu'il opère un revirement à 180° vis à vis de notre passé. Loin de l'indépendance prônée par le Général de Gaulle, très loin de la solidarité affichée par notre "modèle social", il sera l'homme de la "mauvaise" rupture: Notre pays s'engage avec lui à contre courant de sa propre Histoire. Longtemps appréciée pour ses Lumières, la France retourne dans l'ombre: elle accepte son supposé déclin et s'engage dans une ère de dégénérescence. Nous n'en sortirons pas grandi, assurez vous en.
Liberté, égalité et fraternité, beau slogan pour une France en perdition. La seule liberté qu'il nous restera sera celle de réussir, d'entreprendre, d'écraser son voisin et de s'enrichir, au diable la solidarité et l'égalité, cette France là n'est plus. A moins que...
Dans les moments de doute et d'adversité, le peuple français a toujours réagi de façon instinctive, violente parfois, mais toujours salutaire. Gageons que nos concitoyens en prendront acte dimanche pour barrer la route au candidat de la "mauvaise rupture".
Bis repetita placent disent certains, gardons l'espoir que l'Histoire illustre le proverbe
et que la France présidente nous amène sur les chemins du renouveau !

Votons Ségolène !!!

lundi 30 avril 2007

"J'ai changé" dit-il...

Voilà le nouveau Sarko, cru avril -mai 2007. On le retrouve, il se retrouve, enfin on y a droit. C'est assez récurrent en somme: chaque fois qu'il perd le fil de la campagne, que l'attention ne se focalise pas sur lui, il vire à droite, et de plus en plus dans le délire verbal...
Son ministère a fait grand bruit, même au sein de son propre camp (bien étouffé d'ailleurs), ses propos sur le déterminisme génétique, trop peu relayés dans les médias,
reflètent une vision de l'homme pour le moins réductrice et dangereuse, voilà maintenant qu'il s'offusque de l'héritage soixante-huitard. Passons sur le rappel des origines chrétiennes de la Corse (de même que celles de l'Europe), et attardons nous sur Mai 68. Dans son dialogue avec Michel Onfray, Nicolas Sarkozy se réclamait d'une liberté salvatrice et salutaire (Libre 2000). De plus il faisait une sorte d'apologie du désordre, de la désobéissance, qui lui apparaissait comme créatrice du soi; et oui c'est en étant libre, dans sa pensée et dans ses gestes, qu'il était devenu ce qu'il était. Or aujourd'hui il dénonce cette construction du soi. Voilà le terrible Mai 68 destructeur de valeur, responsable des maux de la société française. Si des voleurs cambriolent une maison, si des "jeunes voyous" ou "racailles" terrorisent les hall de gare, si les français ne veulent plus se lever le matin, si on devient homosexuel, tout ça mesdames messieurs, c'est la faute de la faillite morale issue de Mai 68!!! Qu'est ce qu'il faut pas entendre ! Déjà avec les pédophiles de naissance, il avait fait fort, mais là c'est le summum.
On peut critiquer l'héritage de Mai 68, de là à rendre ces évènements responsables de la situation actuelle de l'économie française, des banlieues, de la crise démocratique, et que sais-je encore, il faut dire que c'est osé.
Et c'est là toute la dangerosité du personnage: il ose ! Il choque, lui dira "je provoque un débat", "qu'on en parle", mais au fond ce sont ces idées qui le travaillent, qui l'exaltent. Quand on entend ses disciples sur les chaines de télévision crier à l'immobilisme ou au conservatisme à propos du programme de Ségolène Royal, on croit rêver ! Il veut un retour au "maître" respecté devant lequel on se lève (aïe je vais me faire taxer de soixante-huitard...), à ce conservatisme scolaire à la Jules Ferry (on était loin à l'époque de l'idéal humain, de la démocratisation de l'école, de l'égalité des chances, etc...). Peut-être veut-il un retour également à la nostalgie des punitions, le bonnet d'âne (ouh vilaine racaille, t'es nul à l'école, mets ton bonnet et au piquet !), peut-être même un retour au bagne et aux galères...j'arrête là mon envolée lyrique. Simplement c'est assez risible de montrer du doigt ce que l'on révère à la maison. Son désir de réforme et de rupture est sans doute plus visible sur le plan économique que sur le plan social, car ne nous y trompons, c'est bien un retour en arrière qui nous est promis: valeurs morales et religieuses, autorité du maitre et du pater familias, respect et obéissance, culte du mérite et du travail...Lui qui dénonce les allusions institutionnelles de la IVe République, il semblerait qu'il se rapproche, pour le coup, des valeurs sociétales de la IIIe.
Alors c'est qui le plus conservateur...? Ca me rappelle un truc: "travail, famille, patrie", c'est porteur comme slogan, non ? Démodé sans doute...

dimanche 29 avril 2007

Une victoire à la Pyrrhus...?

Ségo paraissait forte hier, déterminée. Elle a encore fait preuve de "pugnacité" comme il dit. Elle voulait un dialogue, elle l'a eu, et c'est tant mieux. Nous, français, allons pas nous plaindre que deux candidat discutent. Toute la campagne a surfé sur la vague du "ouh le méchant Sarko", "ouh l'incompétente Royal", un peu de dialogue courtois et intelligent , ça fait pas de mal, non ?
En outre, je ne pense pas que les français veuillent de la gentillesse, de la courtoisie, le monde politique ne ressemble en rien à celui des Bisounours, ils veulent tout simplement des réponses, plus que de l'apaisement. Hier , on a vu un début de réponse, alliance au centre sur une base de gauche, social-démocratie à la française, un peu de tout ça sans doute. Mais ne soyons pas dupes, et Ségolène ne l'est pas, François Bayrou reste un homme de "droite", il n'y a qu'a voir sa phobie de l'Etat et ses orientations économiques, mais bon nombre d'électeurs ont pu réfléchir grâce à cette initiative, et c'est bien là l'essentiel: la France réfléchit et a les cartes en main pour choisir. Pour la "combine" , j'en redemande !!!
Reste le débat de mercredi, le vrai selon Sarko. Il est vrai que ce dernier s'impatiente, lui qui avait le contrôle de la campagne, lui qui dictait le rythme, ben ce week end, il a un peu perdu le fil. Et ça, ça doit vraiment l'énerver! Dur d'avoir 5 points d'avance au premier tour, on se voit vainqueur, on se relâche et voilà le naturel revient au galop: on râle et on envoie sa cohorte de charognards sur les plateaux télé pour casser du Ségo!!! (Valérie Pecresse était hier complètement transparente sur le plateau de BFM, vide même, rien d'autre à dire que "c'est nul", "antidémocratique", etc...).
Tout cela augure d'un débat passionnant: Sarko remonté comme une pendule, prêt à en découdre, et une Ségo sereine et déterminée, prête à moucher le petit! Et là on entre dans un débat psychologique; le débat d'idée on le connaît, et on sait très bien que le débat d'entre deux tour n'est pas fait pour ça, il sert juste à révéler le caractère des candidats face à face, devant les caméras et les français. Sarko arrivera t-il à dissimuler sa nervosité et sa "haine"? Car face à l'intransigeance de caractère de Ségo, il risque de buter sur son calme; sa stratégie basée sur sa capacité à énerver l'autre, à le déstabiliser, qu'importe le moyen, fera t-elle son effet sur le marbre ségolien?
En tout cas une bonne chose est sûre, l'ambiance risque d'être très tendue, il y aura de l'électricité dans l'air...

vendredi 27 avril 2007

BAD GODESBERG OU BEREZINA ?

Le PS a la nausée...Depuis dimanche, le grand parti de gauche français est au bord de la schizophrénie: le centre-gauche lutte avec la gauche-gauche! Il est vrai que cette pathologie, ce malaise devrais-je dire, devait arriver tôt ou tard. Le résultat est là: Ségo est à 5 points derrière. Si elle se voit contrainte de repiquer au centre, elle n'en demeure pas moins celle qui mène le bal. Car attention, si M. Bayrou jubile si fort depuis dimanche, il ne faut pas oublier qu'il a perdu; il s'est fait écarter en demi-finale. Mais les médias français adorent jouer les entremetteurs, ils brouillent les cartes, nos esprits et finalement le scrutin du 6 mai. Car c'est ici que le bât blesse. On présente le béarnais comme le personnage central de l'histoire (faut dire qu'il en fait pas mal lui aussi...) mais l'on oublie Ségo et Sarko. Le calcul pervers de François de secouer le cocotier socialo en jouant le cheval de Troie démocrate est très risqué: détruire le PS sera une rude tâche (25% des suffrages certes avec un vote utile), le remplacer à la tête de l'opposition anti UMP guère moins facile.
Ségo détient la clé de ce scrutin: ou elle prend le PS par la droite et fait naître un parti social-démocrate calqué sur le modèle européen, ou elle compte sur la "vraie" gauche pour pouvoir s'en sortir. Il semble que le premier calcul soit le bon et celui qu'elle ait choisi. La question qui se pose est de savoir à quel visage pourrait ressembler ce nouveau parti. La tendance libérale de l'UDF est-elle compatible avec les emplois-aidés? Les convictions européanistes de Bayrou sont-elles compatibles avec le non de Fabius? Le socialisme hérité de Marx doit-il disparaître ou doit-on le laisser à Olivier Besencenot et consorts? On voit bien que toutes ces équations sont difficiles à résoudre quand elles le sont déjà à établir. L'enjeu est là: ou on les résout et on avance, ou on ne s'entend pas et l'on recule.
Cependant, c'est bien Ségolène qui a les cartes en main. Elle peut décider ou non de se lancer dans cette aventure. N'en déplaise à quelques éléphants ou autre nostalgique: faut passer à autre chose! J'ai été de ceux qui ont fustigé la position centriste, la trouvant inappropriée voire ridicule, mais la réalité des urnes a pointé mon erreur: les français en sont las des guerres PS-UMP, ils veulent du changement (85% de participation). Pour ma part François Bayrou ne représente pas ce changement, mais son idée de départ était peut être la bonne. Une troisième voie est possible voire souhaitable; je pense toutefois que c'est sur la base du socialisme que la première pierre doit être posée. Je ne peux renier mes convictions viscéralement "gauchisantes" et laisser aux prédateurs libéraux le destin de mon pays. En d'autres termes, ce n'est pas Ségo qui doit se plier aux exigences de l'UDF mais bien le contraire. Ceux qui refusent la vision de la société sarkoziste doivent se rallier à cet "idéal", les autres savent ce qu'ils doivent faire. Le centre ne peut exister en tant que tel, il reste le refuge des ni-ni, et par là-même une sorte de salle d'attente, un sas, une transition. A l'image du purgatoire, l'UDF et les centristes ne peuvent demeurer longtemps dans l'antichambre du pouvoir; tôt ou tard ils choisiront: enfer ou paradis !
L'introspection ratée du PS de l'après 22 avril amène aujourd'hui à la situation d'urgence. Ce que François Hollande n'a pas fait, aussi brillant soit-il, Ségolène doit le réaliser le plus rapidement possible. Le village d'Asterix n'est plus, il doit se romaniser...La pilule sera sans doute très dure à avaler même si ce n'est rien comparée au gros cachet Sarko ! Nos consciences doivent se réveiller et réfléchir, je parle bien évidement de nos consciences de gauche. L'avenir de cet idéal qui nous traverse est là. L'ouverture ou la mort à petit feu.
Ségolène a t-elle la carrure pour porter ce projet, François est-il prêt à renoncer à sa "destinée", les éléphants ont-ils réservé une place au cimetière...une chose est sûre, les français sont prêts. Si le nouveau projet est cohérent, nul doute que les français feront le bon choix.
Le résultat du 6 mai confirmeront-ils cette espérance, une seule chose à faire: attendre...pas trop non plus car le petit Nicolas, lui, avance...

dimanche 11 mars 2007

Retour dans le "passé" français...

Sans tomber dans la nostalgie pétainiste, il me semble que cette nouvelle idée de M. Sarkozy, sans être totalement fasciste n'en est pas moins significative d'une tendance actuelle lourde: la drague électoraliste. Grignoté à ma droite par Bayrou, je donne un coup vers l'extrême droite. Il a déjà annoncer qu'il allait se battre pour que M. Le Pen obtienne ces 500 signatures, voilà qu'il chasse sur ces terres; on appelle pas ça un trou d'air..? Sa campagne faiblit, parti trop tôt diront certains, tout dit aussi. M. Sarkozy se voit donc dans l'obligation d'inventer avec de vieilles idées nauséabondes. Après avoir défendu Besancenot, va-t-il créer un ministère des syndicats, ou de la redistribution du capital boursier, tout ça pour faire plus "à gauche"?
Il me semble qu'il confond politique et supermarché: il fait ses courses dans tous les rayons!
Il y a deux conséquences à cette dérive à droite:
-il fait finalement le jeu du FN, Le Pen même s'en réjouit avec son leitmotiv "vous voyez tout le monde vient à mes idées"
-son initiative a l'effet inverse: Bayrou se renforce avec son "vous voyez Sarkozy est quelqu'un de dangereux, votez pour moi"
Nicolas Sarkozy, à mon sens, ne fait pas une bonne affaire avec cette histoire de Ministère de l'immigration et de l'identité française, il cloisonne son électorat, le radicalise, le fait fuir ça et là, et fleurte avec les limites démocratiques.
Les échéances s'approchent et ses marges de manoeuvre s'amenuisent: coincé entre la droite et l'extrême droite, il va devoir en visiter des usines pour rééquilibrer la balance.
Bon courage à l'UMP, mais de grâce, évitez les envolées nostalgo-vichyistes.

Une nouvelle ère? Appel pour une nouvelle politique.

H-6 avant l'annonce de Jacques Chirac de sa décision ou non de se présenter à l'élection présidentielle. Plus importante, tant il parait improbable qu'il y aille une fois de trop, son annonce de son soutien à Nicolas Sarkozy risque de faire du bruit. Une pointe d'aigreur à peine camouflée..."je soutiens et appelle à voter Nicolas Sarkozy". Lui le candidat de la fracture sociale, le premier avec François Mitterand, à avoir compris qu'en politique, la seule vertu est le compromis (et les coups bas aussi), le seul survivant des hommes de pouvoir de l'après guerre à garder une forte empathie au près des français, le seul finalement à avoir intégrer et approfondi la magie du lien qu'unit le peuple français et son représentant suprême.

Ce soir c'est la fin d'une ère. On peut penser que Lionel Jospin ou Pierre Mauroy, les quelques éléphants du PS et autres sénateurs nés avant 1940, appartiennent à la même classe que Jacques Chirac, mais l'on se trompe. Il est LE dernier responsable politique français vivant, le dernier des poilus de 1945. Le constat établit, il ne reste plus qu'à trouver des successeurs.

Le compromis étant daté et frelaté (n'est ce pas M. Bayrou), le renouvellement de la classe politique se doit de trouver de nouvelles vertus. Elle doit également trouver de nouvelles idées, sortir les partis de leur sclérose idéologique, de coté de la droite et encore plus du coté de la gauche. La preuve de cet essoufflement est la référence à Jaures ou Blum, surtout du coté de l'UMP.

La gauche doit réfléchir, s'adapter, construire. Malgré quelques "légèretés", Me Royal semble avoir compris que le salut viendrait de ce renouveau, et c'est d'ailleurs ce sur quoi elle a été choisie par les militants PS. Mais le rappel ordonné de la troupe des pachydermes a semé le trouble dans sa campagne, et a fait jaillir une interrogation: la gauche aujourd'hui peut-elle se passer de son passé?

Il semblerait que non. Les vieilles fédérations régionales sont encore très vivaces et très puissantes, de même que le parti en lui même, qui n'a de modernité que le site internet. J'entends par modernité le renouvellement de ces représentants, insuffisant et improbable devant les querelles de clocher et les parachutages en règle.

Mais tout ceci doit changer. Jacques Chirac fait ses adieux: le roi est mort, vive les rois. Plusieurs prétendants, un seul élu, à charge pour lui de secouer la fourmilière, de faire tomber les archaismes et les anachronismes, les privilèges trop exubérants et les nantis de la politique spectacle.

La politique doit revenir à ses origines: une responsabilité collective exercée par quelques représentants avisés et liés au peuple. Ce schéma ne tolère pas de troisième voie, n'en déplaise aux centristes et aux extrémistes, même s'il n'exclut aucune collaboration et concertation. Une majorité et une opposition, unies, plurielles, comme bon lui semble, et un seul objectif: l'avenir.

vendredi 9 mars 2007

Vivement le 06 mai !!!

47% des français ne savent pas pour qui voter; ils se disent indécis. Ils se posent des questions sur les candidats, beaucoup de questions: sont-ils compétents, leurs déclarations fiscales sont-elles "propres"...autant de questions qui doivent fixer leur choix. Le problème ne vient finalement pas des questions, mais des réponses apportées. Il est vrai que le spectateur objectif et avisé de la campagne présidentielle a de quoi perdre la tête !!!
Bombardé de sondages par des instituts, qui n'ont soi-dit en passant jamais été si florissant, le citoyen ne s'y retrouve plus. On assiste en effet à un phénomène vicieux de staracadémisation de la politique.

Ces programmes sont soumis à la pression populaire la plus forte qu'il soit. Les participants doivent faire leurs preuves en chant, danse et théatre, devant des profs, chaque semaine et dans des épreuves imposées.
Ne voyez vous pas quelques ressemblances...Non, ok, je continue.
Les meilleurs candidats occupent tour à tour un classement, à l'école, mais aussi dans la presse people. Chaque semaine, celle-ci affiche le vainqueur quasi assuré de la saison, et cela dès la première semaine. Leurs prédictions, faut-il le rappeller, sont rarement justes.
Toujours pas...?
On trouve toujours les mêmes profils de candidats:
-les bons, ceux qui savent correctement chanter, danser et jouer.
-les moyens qui, malgré tous leurs efforts, n'arriveront jamais en finale
-les mauvais, éliminés dès les premières semaines
-et les outsiders chouchous du public, fort caractère, loveur du groupe, comique de troupe, autant de qualités qui ne font pas un bon chanteur, mais un excellent candidat médiatique.

Les similitudes avec la bataille présidentielle peuvent paraitre caricaturales, elles n'en restent pas moins vraies. Les candidats doivent faire leurs preuves chaque jour, leurs quotidiens sont passés au crible, les meilleurs moments immortalisés et amplifiés, leurs dérapages tournent en boucle dans les zappings et ils servent depuis deux mois de couverture aux magazines!
Cette télé-réalité nous fait parfois oublier que ce programme est musical à l'origine, tant elle détourne le téléspectateur vers un voyeurisme journalier cher à notre société. Il semblerait malheureusement que ces travers s'insinuent en politique. Pour preuve la campagne présidentielle que nous vivons depuis déjà plus de deux mois. Le citoyen est détourné de l'essentiel, à savoir le débat démocratique, même quand celui-ci s'invite dans nos écrans. Les grands oraux s'enchainent pour les candidats, autant d'évaluations contraignantes et décalées qui en deviennent ridicules, comme en témoigne l'exercice de Gourdin.
La politique n'a rien à gagner de ces vices . Comme la musique se perd à la starac, la politique perd de sa substance. La "polis" est vue sous un angle nouveau, celui du prisme médiatique, qui transforme et déforme la réalité du politique.
La France ne peut pas se payer le luxe aujourd'hui de se passer de débats, ni de tomber dans une superficialité médiatique néfaste.
Il faut redresser la campagne, réduire les sondages, éviter l'explosion de scandales fisco-immobiliers, organiser des débats de fond avec des "journalistes de fond", et cantonner les caméras et les micros aux seuls meetings. L'analyse des spécialistes doit se faire sur les propositions et sur les idées et non sur la tenue vestimentaire.
Pour en revenir à ma comparaison, François Bayrou apparaît aujourd'hui comme le Jean Pascal de la campagne, il est sympa, rigolo, atypique mais il ne gagnera jamais. Il est l'exemple même de phénomène décrit ci-dessus.
Le gagnant a souvent été une femme. Les votes seront-ils les mêmes?

Pour voter pour Ségolène Royal tapez 1 ..........




mardi 27 février 2007

Une cuillée de béarnaise? Non merci...

Triste soirée chez les centristes: mauvais score à l'audimat, ferveur zéro, applaudimètre en panne, comme le programme de notre cher François Bayrou.
Et oui le ni-ni a fait un flop! La démarche était pourtant tentante: après des années de gouvernance mittérando-chiraquienne, place devait être faite à une politique nouvelle, celle de l'UDF. François avait pensé à tout: se forger une culture anti-parti (marre du PS et du RPR-UMP), mettre une claque cinq ans plus tôt en banlieue pour faire naturel et autoritaire, avoir une idée "toute bête", celle des deux embauches sans charges, rameuter Pierre Arditi, Alain Duhamel, Patrick Sebastien et Jean Marie Cavada, et enfin faire fantasmer le tout-Paris médiatique sur des rumeurs de ralliement en masse des hauts fonctionnaires socialistes!!! Ca faisait longtemps qu'il l'attendait son élection, longtemps qu'il supportait les railleries des Guignols, alors il était prêt François, prêt à en découdre, ses convictions et sa volonté béarnaise devaient le faire triompher...
Mais une élection, c'est comme un tracteur: parfois ça tombe en panne. Hier soir, le moteur de François s'est essoufflé, a manqué de jus et de couple...dur, dur la récolte des voix chez PPDA. Pointant du doigt l'incompétence de Ségolène Royal sur ses "boulettes" ou sur sa non-connaissances de questions cruciales comme le nombre de sous-marins nucléaires, la presse va-t-elle en faire de même pour le candidat centriste? Pas sûr, c'est pas drôle de taper sur le gentil Bayrou.
Mais force est de constater que la soirée n'a pas été une réussite: bafouillage (attention aux bégaiements, bois un coup François!), beaucoup de "heu...", nervosité expressive (voir le sketch du stylo, le pauvre...), et j'en passe...heureusement qu'il a réussi à sauver la mise sur la fin en chopant un rencart électoral avec une belle blonde!
Il est apparu comme limité sur certaines questions, voire dépassé, en particulier sur le sort des harkis, mal à l'aise (dommage pour un prof d'histoire-géo, incompétence...?), sur les questions d'éducation aussi, trop hésitant pour un ancien ministre de la rue Grenelle, beaucoup de fausses notes en somme.
Mais le pire est ailleurs: il n'a pas réussi son grand oral car il n'a pas réussi à montrer et à faire comprendre ce qui le différencie des deux autres candidats. On est donc tous en droit de se poser la question: son programme (transparent par ailleurs hier soir) est-il différent? Le Pen joue le troisième homme avec de vraies différences, une vraie rupture, aussi nauséabonde soit-elle, que propose Bayrou? Bien souvent de l'UMP recyclé et édulcoré, ou de la social-économie (autre nom, c'est ça la nuance et donc son originalité, de la social-démocratie scandinave) très prisée du côté de Solferino.
Le Pari de François Bayrou réussira-t-il? Malheureusement il risque de rester le béarnais sympathique que les médias présentent (combattant de la lutte anti-Bouygues, il ne sait pourtant pas fait prier longtemps pour rejoindre l'émission de PPDA, et l'on peut rajouter que les médias sont pour le moins clément avec lui...), faute d'avoir trouver sa place, ayant cru trop longtemps, peut-être par pure naïveté, que la position du milieu était la meilleure. Il a oublié aussi qu'avant d'être le troisième homme, il a été de droite, que son parti existe grâce à la droite, et malgré tout le respect que je lui dois, il a oublié que pour être Président de la République, il faut en avoir la carrure, et malheureusement pour lui (et heureusement pour la France), il ne l'a pas!

PS: Sans rancune François, il te reste 5 ans pour parfaire ta philosophie du ni-ni et sauver les meubles de ton UDF.

mardi 20 février 2007

Merci Ségo !

A la lecture des éditorialistes de ce matin, SR a réussi son passage car elle a été elle même, c'est à dire "une vraie maman". Son geste vers la personne atteinte de sclérose en plaque ne s'arrête pas à la simple compassion médiatico-stratégique que dénonce nombre de journalistes; c'est un geste vrai, l'émotion de cet homme l'a touché, serait-ce un crime en politique? A l'heure de la surmédiatisation, tout geste devient douteux, comme si les hommes ou femmes politiques devenaient prisonniers de leur fonction: voilà SR reine thaumaturge, à l'image de nos bons vieux rois de France, christique, martyre, ressuscitée, et quoi d'autre encore! En 2002, déjà, la gifle de François Bayrou avait affolé le giron journalistique, là où il ne fallait voir qu'une réaction, non calculée bien sûr, d'un homme.
A trop vouloir cacher la forêt derrière un arbre, les journalistes et les politiques de l'opposition risquent de l'abattre eux-mêmes. Ce qu'incarne aujourd'hui SR, c'est un espoir, une vision, une société plus juste, plus responsabilisée aussi, où tout le monde a sa chance et sa place. Son pacte présidentiel tient la route, la dynamique qu'elle veut faire naitre est possible et même souhaitable. Elle n'a pas non plus abdiquer hier soir sur ses propositions de l'encadrement militaire, de l'apprentissage à 16 ans; elle n'a pas reculé face aux tentations d'amalgame entre la délinquance et l'immigration, ni face à la vision modeste qu'elle a de la politique (tant pis pour les Velsatis et le champagne!).
Elle a simplement confirmé son discours de Villepinte, sa position socialiste, réaffirmé sa vision d'une Europe sociale (recherche médicale européenne, PAC reformulée et plus juste, politique des frontières européenne), et réhabilité un service public fort. En ce sens, elle est à l'opposé de la politique de Nicolas Sarkozy, et c'est bien là l'essentiel! Le choix est évident, le débat doit commencer. Arrêtons, messieurs les journalistes et autres aboyeurs sarkozistes, de voir en SR qu'une icône de messe, pleine d'espoir et vide de sens. Bernadette de Soubirou, Bécassine et Sainte Eulalie sont mortes, vive Ségolène Royal!!!

lundi 19 février 2007

A vous de juger...

Tous les médias en parlent: l'émission de TF1 est désormais DECISIVE !!!! En effet après le décisif discours de Villepinte, voilà maintenant que le face-à-face de ce soir apparait comme l'ultime chance qu'a Ségolène de remonter dans les sondages. Sacrés sondages !!! Si l'on devait s'en tenir à leurs résultats, Nicolas Sarkozy serait déjà élu, Ségolène balayée, François et Jean Marie se partageant le reste...Cette doxocratie devient pour le moins inquiétante tant pour notre démocratie que pour l'issue de l'échéance électorale.
La présentation quasi quotidienne de sondages, et l'analyse-commentaire qui s'en suit, trouble en profondeur l'objectivité citoyenne, démocratique et politique. Favorables, tous sans exception, au Ministre de l'Intérieur, ils placent la campagne de son adversaire principal, en l'occurrence Ségolène Royal, face au mur. Devant la multiplication des mauvais scores, les médias la pressent de réagir. Ses interventions, ses discours, ses paroles, ses gestes, tout est minutieusement observé. Elle est devenue une proie, que l'on épie, que l'on chasse, et bien sûr, pour certains seulement, que l'on tue !
Il en est ainsi de son intervention chez PPDA face aux 100 français, face à ce panel représentatif de la population française. Mais que va-t-il donc se passer? Sera-t-elle à l'aise face aux questions? Comment sera constituée l'assemblée de bons français, majoritairement favorable ou le contraire? Aura-t-elle bien préparer ses réponses? Aura-t-elle eu le contenu des réponses au pire?
Le scénario de ce soir pourrait être prévisible: Ségolène Royal tentée de rebonbir, suivant par là les recommandations médiatiques, obligée de répondre à tout de manière claire et précise, voilà l'image d'une audition réussie. Mais voilà, qu'adviendra-t-il le lendemain? Soucieuse d'avoir réponse à tout, comme son adversaire de l'UMP, ne risque-t-elle pas de voir fondre sur elle les critiques faciles de "Me Réponse à tout", "Me Je sais tout", "Me Je copie tout", lancées par les aboyeurs de Nicolas, Dati, Bertrand, Fillon et consorts.
Mais peut-être Ségolène va nous faire du Ségolisme, c'est à dire être elle-même, avec ses convictions, ses failles, sa retenue, sa maladresse, son meilleur visage finalement, celui en tout cas qui lui réussi le mieux. Elle est toujours face à son dilemme: Suivre l'agenda des médias, et donc celui de Nicolas Sarkozy ou suivre le sien, avec son lot d'hésitation, de force et de doute.
L'intervention télévisée de ce soir illustre parfaitement ce dilemme dont elle seule à la réponse.
Rendez-vous demain !!!

lundi 12 février 2007

C'est parti !

La campagne est lancée! Ce 11 février a donné le coup d'envoi du match présidentiel opposant la gauche à la droite. N'en déplaise aux troisièmes hommes, il semble que la perspective Ségo-Sarko apparaisse comme la plus probable, le soir du 1er tour. Sarko attendait le projet socialiste, le voilà. En effet le discours de Ségolène Royal semble satisfaire tout le monde.
Le parti socialiste a retrouvé un leader, un représentant, la filiation mittérandienne de l'élue poitevine n'aura échappé à personne. Son projet sera socialiste: éducation, solidarité, logement, autant de thèmes qui sentent bon la gauche "historique". Mais au delà du contenu, c'est la personnalité de Ségolène Royal qui marque des points ce lundi. Longtemps taxée d'incompétence, la petite bécassine, dans un rouge flamboyant, a rappelé à ces rivaux qu'il faudrait compter sur sa conviction, sa détermination et son courage, en témoigne ce bref instant d'émotion volée au détour de la référence à son rôle de mère.

Oui Ségolène tiendra, malheur aux médisants, aux machos et aux sceptiques, elle a bien l'intention de se battre!
Le nombre de réactions à droite comme à la gauche de la gauche exprime bien l'inquiétude née de ce discours.
La LCR, LO et le PC ont vite retrouvé leur fibre anti-capitaliste, ressortant les trompettes trotskistes au moment où l'électorat de gauche revient dans le giron socialiste. Longtemps espérés, les déçus de la social-démocratie tendance libérale incarnée par la Ségolène d'automne se voient aujourd'hui revigorés par la fraîcheur de la rose d'hiver. Il ne reste à l'extrême gauche qu'une liberté de protestation, sa force anti-capitaliste et peut-être bientôt que les yeux pour pleurer...

A droite, la sarkoteam a aussitôt sorti les mitrailletes: coût total non chiffré, absence de projet, discours passéiste, émotion préfabriquée, sincérité de surface, et tant d'autres compliments. Cependant la réaction reflète bien une inquiétude: on est enfin rentré dans la campagne, la gauche existe, tenace visiblement, et prête à en découdre. Esseulé depuis quelques semaines dans le peloton de tête du marathon présidentiel, Nicolas Sarkozy retrouve enfin une compagnie. Adepte du jogging, ce dernier sait pertinemment qu'une course peut se perdre dans la dernière ligne droite. Il l'attendait, avec appréhension sans doute, l'heure du débat a sonné. Il a donc lancé sa meute de disciples dans la forêt médiatique, chasser la proie socialiste. Il ne fallait pas s'attendre à mieux de sa part. Il sait néanmoins qu'il va devoir à présent cravacher. A l'heure où il pense déjà au rassemblement du second tour, il va vite se retrouver face à une contradiction évidente: le projet de Ségolène Royal étant socialiste, sa tentative de drague à gauche risque de s'essoufler et de rapidement crisper l'électorat de droite. Son prochain défi sera donc de recentrer son discours vers le public traditionnel de droite: Jaures et Blum vont être soulagés !
Finalement, le show de Villepinte a éclairci quelque peu le ciel de la campagne: finie la confusion des genres, chacun revient à ses idées et à sa base, place maintenant au débat, projet contre projet comme ils disent !

samedi 10 février 2007

11/02/2007: quitte ou double ?

Ce 11 février marquera-t-il cette campagne présidentielle? Sarko à la mutualité va nous sortir les violons populaires et entonner l'Internationale, Ségo lui répondra à coup sûr un discours pondéré et gauchisant où la solidarité et le progrès feront tinter à nos oreilles un son jauressien ! A l'heure où Le Pen récupère Karl Marx et son combat anti-capitaliste, Ségo va devoir faire attention: la référence aujourd'hui a perdu de sa force! Tout est chamboulé, les valeurs se confondent, on prend en otage les Anciens pour faire face à la modernité et au changement. Cela rappelle une vieille querelle, celle des Anciens et des Modernes, le progrès contre le conservatisme. Seulement voilà, chez certains, la pirouette est légère...On ratisse large me direz vous, c'est les habitudes de campagne. Oui mais c'est surtout prendre les français pour des couillons! Que Sarko fasse la girouette entre Rungis et Toulon, et les médias le trouvent près du peuple, c'est en tout cas l'image qui en ressort; Qu'Alain Soral marie Le Pen à Marx, là ça devient comique; Mais que Ségo suivent les traces, non !!! Son discours à Villepinte doit affirmer ses idées, celles du progrès et de la réforme. Les références à Blum ou à Jaures seront évidemment de la partie, même si les médias diront qu'elle gauchise son discours. Et c'est là le principal écueil: donner aux médias et au peuple l'image d'une Rosa Luxembourg déguisée en Chanel ! Ségo doit continuer ce qu'elle a commencé, c'est à dire le changement! En ancrant son discours à gauche-gauche, elle risque de décevoir les partisans du ségolisme. Alors au diable les éléphants et les références historiques, le cimetierre de la gauche n'est pas encore ouvert, n'en déplaise aux "bien-pensants", la gauche existe toujours! C'est là le principal message de la réunion du 11 février.
Sommes-nous peut-être rentrés dans un nouveau 16ème siècle, celui de l'humanisme, du progrès et du renouveau. Le moyen-âge semble se dissiper , l'ère moderne s'ouvrir: Ségo pousse la porte...

vendredi 9 février 2007

Une vision de la France...?

Une expression à méditer...un avenir, une perspective, un projet, un idéal, une utopie, que peut bien contenir cette formule qui dorénavant préoccupe bon nombre d'intellectuels. C'est en tout cas la réalité d'une frange de la population politico-médiatique insurgée contre la transparence, voire la quasi disparition de l'intelligensia gauchisante, creuset du renouveau idéologique de ce que la France appelle la Gauche ! Mais trêve de lexique intellectualisant et autre syntaxe journalistique, parlons vrai !
Les médias, de concert avec la sphère électorale du Sarkoland, qui dénoncent aujourd'hui le "vide" idéologique du programme du Parti socialiste et de sa candidate Ségolène Royal, semblent atteints de cécité ou de surdité aggravées. Les critiques visant le manque de références aux pères fondateurs ou l'affranchissement de Ségolène vis à vis du programme socialiste apparaissent comme bien creuses face à la réalité politique: ce dernier est librement consultable sur le site Désirdavenir de la candidate socialiste. Encore faut-il s'en donner la peine...Sinon, tout y est ou presque: éducation, sécurité, fiscalité, immigration etc... de même que les nombreux rapports commandés aux diverses personnalités du parti.
Cela manque de mesures concrètes me direz-vous; il faut donc se mettre d'accord: ceux qui réclame une vision, une idéologie et une voie socialiste devraient se réjouir, de droite comme de gauche, elle existe! Pour ce qui est des mesures concrètes ou des calculs chiffrés au centime près, tout vient à point à qui sait attendre...Comprenez: ce qui importe aux français, c'est le souffle, la modernité, la motivation, le comment est secondaire. C'est pour une vision que l'on vote, pour une société et des idées, les bourdes, fautes d'orthographe et autres erreurs historiques pèsent guère dans la balance électorale.
La vision de la France qu'espère incarner Ségolène Royal semble séduisante, honnête et réalisable. De même qu'elle se réclame du progrès, de Jaures, de Blum et de Mitterand, elle semble seule avoir compris que cette nouvelle vision est à écrire. Et si la nouvelle intelligensia socialiste commençait avec elle, loin des salons dorés parisiens, au creux des débats participatifs, une sorte de régénérescence interne. Et si le socialisme revenait à ses origines et au peuple: qui est le mieux placé pour parler de ce monde vécu au quotidien, le peuple ou la technocratie gouvernementale? Evitons cependant de faire dans l'anti -parisianisme primaire, mais ne fermons pas les yeux non plus devant l'initiative populaire et le débat qui en découle; rien n'est parfait, ni dans le peuple, ni dans les élites, ni chez Ségolène Royal, mais laissons-nous le temps d'espérer et d'y croire, une nouvelle vision de la France est possible, à nous de l'incarner avec elle !