vendredi 4 mai 2007

Lettre à France...

Dans deux jours, la France va basculer. A droite sans doute, comme le veut l'Histoire. La vieille tradition monarchiste et versaillaise va une fois de plus se réaliser. Car il est une vérité que l'Histoire de France nous enseigne: sa trajectoire change au gré des révolutions. Depuis 1789, et peut-être avant même, notre pays a soufflé le chaud et le froid, s'emportant souvent avec fougue au vent des évènements: 1848, 1870, 1914, 1936, 1968, 1981...2007? Le taux record de participation premier tour de l'élection présidentielle témoigne de cette réactivité: les Français sont allés en masse voter, dans un élan commun, engagé et plein d'espoir. Cette petite révolution de velours s'apparente plus à un sursaut d'orgueil qu'à une réelle prise de conscience. Le vote massif pour le candidat Sarkozy et la candidate Royal atteste de ce que l'on peut appeller le "vote utile".
Sursaut démocratique, peur d'un bis repetita, ils ont voter. Force est de constater que leur préférence s'est tournée vers le représentant de la droite: 1/3 des votants ! Quels sont les enseignements ? La France est revenue dans le giron de ce qui a fait son histoire, le conservatisme. Je m'explique: Des Bourbons à Chirac, le peuple français a toujours penché à droite. La ruralité, son organisation territoriale, ses structures de pouvoir, tout conduit à cela. Fait nouveau depuis une cinquantaine d'années, notre pays est au milieu d'un vaste mouvement de l'Histoire (la vague de fond braudelienne) qui se nomme la mondialisation. Celle-ci a ouvert la France, et bien d'autres pays, au monde. Décloisonnée, marginalisée, elle n'est plus aujourd'hui un centre. Elle a perdu de son influence, de sa superbe et de son poids (le non au référendum de 2005 en est une preuve). Car l'essentiel est là: les Français sont les principales victimes de ces phénomènes. Perte de confiance, peur de l'avenir, retour sur soi, racisme, oppositions, autant de maux sur lesquels Nicolas Sarkozy et beaucoup d'autres ont surfé pendant la campagne.
Son programme reflète parfaitement les attentes primaires du peuple: politique d'immigration, retour aux valeurs famille, travail, nation (étrange triptyque...). Ses solutions sont à l'image d'un acte chirurgical d'un médecin de guerre au milieu d'un conflit: désespéré parfois, dangereux toujours, rarement efficace. La France est en guerre ne l'oublions pas...
Travailler plus, protéger nos frontières, des populations pauvres comme des produits étrangers, rapprochement du grand frère américain, libertés contrôlées, voilà les principaux outils de la politique sarkozyste.
En ce sens, il impose une rupture dans l'Histoire de France! Non monsieur Sarkozy n'a pas la grandeur de l'Histoire, j'entends par là qu'il opère un revirement à 180° vis à vis de notre passé. Loin de l'indépendance prônée par le Général de Gaulle, très loin de la solidarité affichée par notre "modèle social", il sera l'homme de la "mauvaise" rupture: Notre pays s'engage avec lui à contre courant de sa propre Histoire. Longtemps appréciée pour ses Lumières, la France retourne dans l'ombre: elle accepte son supposé déclin et s'engage dans une ère de dégénérescence. Nous n'en sortirons pas grandi, assurez vous en.
Liberté, égalité et fraternité, beau slogan pour une France en perdition. La seule liberté qu'il nous restera sera celle de réussir, d'entreprendre, d'écraser son voisin et de s'enrichir, au diable la solidarité et l'égalité, cette France là n'est plus. A moins que...
Dans les moments de doute et d'adversité, le peuple français a toujours réagi de façon instinctive, violente parfois, mais toujours salutaire. Gageons que nos concitoyens en prendront acte dimanche pour barrer la route au candidat de la "mauvaise rupture".
Bis repetita placent disent certains, gardons l'espoir que l'Histoire illustre le proverbe
et que la France présidente nous amène sur les chemins du renouveau !

Votons Ségolène !!!

1 commentaire:

Jean-Marie Le Ray a dit…

Oui, un beau slogan !
Cordialement,

Jean-Marie Le Ray