lundi 12 février 2007

C'est parti !

La campagne est lancée! Ce 11 février a donné le coup d'envoi du match présidentiel opposant la gauche à la droite. N'en déplaise aux troisièmes hommes, il semble que la perspective Ségo-Sarko apparaisse comme la plus probable, le soir du 1er tour. Sarko attendait le projet socialiste, le voilà. En effet le discours de Ségolène Royal semble satisfaire tout le monde.
Le parti socialiste a retrouvé un leader, un représentant, la filiation mittérandienne de l'élue poitevine n'aura échappé à personne. Son projet sera socialiste: éducation, solidarité, logement, autant de thèmes qui sentent bon la gauche "historique". Mais au delà du contenu, c'est la personnalité de Ségolène Royal qui marque des points ce lundi. Longtemps taxée d'incompétence, la petite bécassine, dans un rouge flamboyant, a rappelé à ces rivaux qu'il faudrait compter sur sa conviction, sa détermination et son courage, en témoigne ce bref instant d'émotion volée au détour de la référence à son rôle de mère.

Oui Ségolène tiendra, malheur aux médisants, aux machos et aux sceptiques, elle a bien l'intention de se battre!
Le nombre de réactions à droite comme à la gauche de la gauche exprime bien l'inquiétude née de ce discours.
La LCR, LO et le PC ont vite retrouvé leur fibre anti-capitaliste, ressortant les trompettes trotskistes au moment où l'électorat de gauche revient dans le giron socialiste. Longtemps espérés, les déçus de la social-démocratie tendance libérale incarnée par la Ségolène d'automne se voient aujourd'hui revigorés par la fraîcheur de la rose d'hiver. Il ne reste à l'extrême gauche qu'une liberté de protestation, sa force anti-capitaliste et peut-être bientôt que les yeux pour pleurer...

A droite, la sarkoteam a aussitôt sorti les mitrailletes: coût total non chiffré, absence de projet, discours passéiste, émotion préfabriquée, sincérité de surface, et tant d'autres compliments. Cependant la réaction reflète bien une inquiétude: on est enfin rentré dans la campagne, la gauche existe, tenace visiblement, et prête à en découdre. Esseulé depuis quelques semaines dans le peloton de tête du marathon présidentiel, Nicolas Sarkozy retrouve enfin une compagnie. Adepte du jogging, ce dernier sait pertinemment qu'une course peut se perdre dans la dernière ligne droite. Il l'attendait, avec appréhension sans doute, l'heure du débat a sonné. Il a donc lancé sa meute de disciples dans la forêt médiatique, chasser la proie socialiste. Il ne fallait pas s'attendre à mieux de sa part. Il sait néanmoins qu'il va devoir à présent cravacher. A l'heure où il pense déjà au rassemblement du second tour, il va vite se retrouver face à une contradiction évidente: le projet de Ségolène Royal étant socialiste, sa tentative de drague à gauche risque de s'essoufler et de rapidement crisper l'électorat de droite. Son prochain défi sera donc de recentrer son discours vers le public traditionnel de droite: Jaures et Blum vont être soulagés !
Finalement, le show de Villepinte a éclairci quelque peu le ciel de la campagne: finie la confusion des genres, chacun revient à ses idées et à sa base, place maintenant au débat, projet contre projet comme ils disent !

Aucun commentaire: