dimanche 11 mars 2007

Retour dans le "passé" français...

Sans tomber dans la nostalgie pétainiste, il me semble que cette nouvelle idée de M. Sarkozy, sans être totalement fasciste n'en est pas moins significative d'une tendance actuelle lourde: la drague électoraliste. Grignoté à ma droite par Bayrou, je donne un coup vers l'extrême droite. Il a déjà annoncer qu'il allait se battre pour que M. Le Pen obtienne ces 500 signatures, voilà qu'il chasse sur ces terres; on appelle pas ça un trou d'air..? Sa campagne faiblit, parti trop tôt diront certains, tout dit aussi. M. Sarkozy se voit donc dans l'obligation d'inventer avec de vieilles idées nauséabondes. Après avoir défendu Besancenot, va-t-il créer un ministère des syndicats, ou de la redistribution du capital boursier, tout ça pour faire plus "à gauche"?
Il me semble qu'il confond politique et supermarché: il fait ses courses dans tous les rayons!
Il y a deux conséquences à cette dérive à droite:
-il fait finalement le jeu du FN, Le Pen même s'en réjouit avec son leitmotiv "vous voyez tout le monde vient à mes idées"
-son initiative a l'effet inverse: Bayrou se renforce avec son "vous voyez Sarkozy est quelqu'un de dangereux, votez pour moi"
Nicolas Sarkozy, à mon sens, ne fait pas une bonne affaire avec cette histoire de Ministère de l'immigration et de l'identité française, il cloisonne son électorat, le radicalise, le fait fuir ça et là, et fleurte avec les limites démocratiques.
Les échéances s'approchent et ses marges de manoeuvre s'amenuisent: coincé entre la droite et l'extrême droite, il va devoir en visiter des usines pour rééquilibrer la balance.
Bon courage à l'UMP, mais de grâce, évitez les envolées nostalgo-vichyistes.

Une nouvelle ère? Appel pour une nouvelle politique.

H-6 avant l'annonce de Jacques Chirac de sa décision ou non de se présenter à l'élection présidentielle. Plus importante, tant il parait improbable qu'il y aille une fois de trop, son annonce de son soutien à Nicolas Sarkozy risque de faire du bruit. Une pointe d'aigreur à peine camouflée..."je soutiens et appelle à voter Nicolas Sarkozy". Lui le candidat de la fracture sociale, le premier avec François Mitterand, à avoir compris qu'en politique, la seule vertu est le compromis (et les coups bas aussi), le seul survivant des hommes de pouvoir de l'après guerre à garder une forte empathie au près des français, le seul finalement à avoir intégrer et approfondi la magie du lien qu'unit le peuple français et son représentant suprême.

Ce soir c'est la fin d'une ère. On peut penser que Lionel Jospin ou Pierre Mauroy, les quelques éléphants du PS et autres sénateurs nés avant 1940, appartiennent à la même classe que Jacques Chirac, mais l'on se trompe. Il est LE dernier responsable politique français vivant, le dernier des poilus de 1945. Le constat établit, il ne reste plus qu'à trouver des successeurs.

Le compromis étant daté et frelaté (n'est ce pas M. Bayrou), le renouvellement de la classe politique se doit de trouver de nouvelles vertus. Elle doit également trouver de nouvelles idées, sortir les partis de leur sclérose idéologique, de coté de la droite et encore plus du coté de la gauche. La preuve de cet essoufflement est la référence à Jaures ou Blum, surtout du coté de l'UMP.

La gauche doit réfléchir, s'adapter, construire. Malgré quelques "légèretés", Me Royal semble avoir compris que le salut viendrait de ce renouveau, et c'est d'ailleurs ce sur quoi elle a été choisie par les militants PS. Mais le rappel ordonné de la troupe des pachydermes a semé le trouble dans sa campagne, et a fait jaillir une interrogation: la gauche aujourd'hui peut-elle se passer de son passé?

Il semblerait que non. Les vieilles fédérations régionales sont encore très vivaces et très puissantes, de même que le parti en lui même, qui n'a de modernité que le site internet. J'entends par modernité le renouvellement de ces représentants, insuffisant et improbable devant les querelles de clocher et les parachutages en règle.

Mais tout ceci doit changer. Jacques Chirac fait ses adieux: le roi est mort, vive les rois. Plusieurs prétendants, un seul élu, à charge pour lui de secouer la fourmilière, de faire tomber les archaismes et les anachronismes, les privilèges trop exubérants et les nantis de la politique spectacle.

La politique doit revenir à ses origines: une responsabilité collective exercée par quelques représentants avisés et liés au peuple. Ce schéma ne tolère pas de troisième voie, n'en déplaise aux centristes et aux extrémistes, même s'il n'exclut aucune collaboration et concertation. Une majorité et une opposition, unies, plurielles, comme bon lui semble, et un seul objectif: l'avenir.

vendredi 9 mars 2007

Vivement le 06 mai !!!

47% des français ne savent pas pour qui voter; ils se disent indécis. Ils se posent des questions sur les candidats, beaucoup de questions: sont-ils compétents, leurs déclarations fiscales sont-elles "propres"...autant de questions qui doivent fixer leur choix. Le problème ne vient finalement pas des questions, mais des réponses apportées. Il est vrai que le spectateur objectif et avisé de la campagne présidentielle a de quoi perdre la tête !!!
Bombardé de sondages par des instituts, qui n'ont soi-dit en passant jamais été si florissant, le citoyen ne s'y retrouve plus. On assiste en effet à un phénomène vicieux de staracadémisation de la politique.

Ces programmes sont soumis à la pression populaire la plus forte qu'il soit. Les participants doivent faire leurs preuves en chant, danse et théatre, devant des profs, chaque semaine et dans des épreuves imposées.
Ne voyez vous pas quelques ressemblances...Non, ok, je continue.
Les meilleurs candidats occupent tour à tour un classement, à l'école, mais aussi dans la presse people. Chaque semaine, celle-ci affiche le vainqueur quasi assuré de la saison, et cela dès la première semaine. Leurs prédictions, faut-il le rappeller, sont rarement justes.
Toujours pas...?
On trouve toujours les mêmes profils de candidats:
-les bons, ceux qui savent correctement chanter, danser et jouer.
-les moyens qui, malgré tous leurs efforts, n'arriveront jamais en finale
-les mauvais, éliminés dès les premières semaines
-et les outsiders chouchous du public, fort caractère, loveur du groupe, comique de troupe, autant de qualités qui ne font pas un bon chanteur, mais un excellent candidat médiatique.

Les similitudes avec la bataille présidentielle peuvent paraitre caricaturales, elles n'en restent pas moins vraies. Les candidats doivent faire leurs preuves chaque jour, leurs quotidiens sont passés au crible, les meilleurs moments immortalisés et amplifiés, leurs dérapages tournent en boucle dans les zappings et ils servent depuis deux mois de couverture aux magazines!
Cette télé-réalité nous fait parfois oublier que ce programme est musical à l'origine, tant elle détourne le téléspectateur vers un voyeurisme journalier cher à notre société. Il semblerait malheureusement que ces travers s'insinuent en politique. Pour preuve la campagne présidentielle que nous vivons depuis déjà plus de deux mois. Le citoyen est détourné de l'essentiel, à savoir le débat démocratique, même quand celui-ci s'invite dans nos écrans. Les grands oraux s'enchainent pour les candidats, autant d'évaluations contraignantes et décalées qui en deviennent ridicules, comme en témoigne l'exercice de Gourdin.
La politique n'a rien à gagner de ces vices . Comme la musique se perd à la starac, la politique perd de sa substance. La "polis" est vue sous un angle nouveau, celui du prisme médiatique, qui transforme et déforme la réalité du politique.
La France ne peut pas se payer le luxe aujourd'hui de se passer de débats, ni de tomber dans une superficialité médiatique néfaste.
Il faut redresser la campagne, réduire les sondages, éviter l'explosion de scandales fisco-immobiliers, organiser des débats de fond avec des "journalistes de fond", et cantonner les caméras et les micros aux seuls meetings. L'analyse des spécialistes doit se faire sur les propositions et sur les idées et non sur la tenue vestimentaire.
Pour en revenir à ma comparaison, François Bayrou apparaît aujourd'hui comme le Jean Pascal de la campagne, il est sympa, rigolo, atypique mais il ne gagnera jamais. Il est l'exemple même de phénomène décrit ci-dessus.
Le gagnant a souvent été une femme. Les votes seront-ils les mêmes?

Pour voter pour Ségolène Royal tapez 1 ..........