vendredi 9 mars 2007

Vivement le 06 mai !!!

47% des français ne savent pas pour qui voter; ils se disent indécis. Ils se posent des questions sur les candidats, beaucoup de questions: sont-ils compétents, leurs déclarations fiscales sont-elles "propres"...autant de questions qui doivent fixer leur choix. Le problème ne vient finalement pas des questions, mais des réponses apportées. Il est vrai que le spectateur objectif et avisé de la campagne présidentielle a de quoi perdre la tête !!!
Bombardé de sondages par des instituts, qui n'ont soi-dit en passant jamais été si florissant, le citoyen ne s'y retrouve plus. On assiste en effet à un phénomène vicieux de staracadémisation de la politique.

Ces programmes sont soumis à la pression populaire la plus forte qu'il soit. Les participants doivent faire leurs preuves en chant, danse et théatre, devant des profs, chaque semaine et dans des épreuves imposées.
Ne voyez vous pas quelques ressemblances...Non, ok, je continue.
Les meilleurs candidats occupent tour à tour un classement, à l'école, mais aussi dans la presse people. Chaque semaine, celle-ci affiche le vainqueur quasi assuré de la saison, et cela dès la première semaine. Leurs prédictions, faut-il le rappeller, sont rarement justes.
Toujours pas...?
On trouve toujours les mêmes profils de candidats:
-les bons, ceux qui savent correctement chanter, danser et jouer.
-les moyens qui, malgré tous leurs efforts, n'arriveront jamais en finale
-les mauvais, éliminés dès les premières semaines
-et les outsiders chouchous du public, fort caractère, loveur du groupe, comique de troupe, autant de qualités qui ne font pas un bon chanteur, mais un excellent candidat médiatique.

Les similitudes avec la bataille présidentielle peuvent paraitre caricaturales, elles n'en restent pas moins vraies. Les candidats doivent faire leurs preuves chaque jour, leurs quotidiens sont passés au crible, les meilleurs moments immortalisés et amplifiés, leurs dérapages tournent en boucle dans les zappings et ils servent depuis deux mois de couverture aux magazines!
Cette télé-réalité nous fait parfois oublier que ce programme est musical à l'origine, tant elle détourne le téléspectateur vers un voyeurisme journalier cher à notre société. Il semblerait malheureusement que ces travers s'insinuent en politique. Pour preuve la campagne présidentielle que nous vivons depuis déjà plus de deux mois. Le citoyen est détourné de l'essentiel, à savoir le débat démocratique, même quand celui-ci s'invite dans nos écrans. Les grands oraux s'enchainent pour les candidats, autant d'évaluations contraignantes et décalées qui en deviennent ridicules, comme en témoigne l'exercice de Gourdin.
La politique n'a rien à gagner de ces vices . Comme la musique se perd à la starac, la politique perd de sa substance. La "polis" est vue sous un angle nouveau, celui du prisme médiatique, qui transforme et déforme la réalité du politique.
La France ne peut pas se payer le luxe aujourd'hui de se passer de débats, ni de tomber dans une superficialité médiatique néfaste.
Il faut redresser la campagne, réduire les sondages, éviter l'explosion de scandales fisco-immobiliers, organiser des débats de fond avec des "journalistes de fond", et cantonner les caméras et les micros aux seuls meetings. L'analyse des spécialistes doit se faire sur les propositions et sur les idées et non sur la tenue vestimentaire.
Pour en revenir à ma comparaison, François Bayrou apparaît aujourd'hui comme le Jean Pascal de la campagne, il est sympa, rigolo, atypique mais il ne gagnera jamais. Il est l'exemple même de phénomène décrit ci-dessus.
Le gagnant a souvent été une femme. Les votes seront-ils les mêmes?

Pour voter pour Ségolène Royal tapez 1 ..........




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