dimanche 11 mars 2007

Une nouvelle ère? Appel pour une nouvelle politique.

H-6 avant l'annonce de Jacques Chirac de sa décision ou non de se présenter à l'élection présidentielle. Plus importante, tant il parait improbable qu'il y aille une fois de trop, son annonce de son soutien à Nicolas Sarkozy risque de faire du bruit. Une pointe d'aigreur à peine camouflée..."je soutiens et appelle à voter Nicolas Sarkozy". Lui le candidat de la fracture sociale, le premier avec François Mitterand, à avoir compris qu'en politique, la seule vertu est le compromis (et les coups bas aussi), le seul survivant des hommes de pouvoir de l'après guerre à garder une forte empathie au près des français, le seul finalement à avoir intégrer et approfondi la magie du lien qu'unit le peuple français et son représentant suprême.

Ce soir c'est la fin d'une ère. On peut penser que Lionel Jospin ou Pierre Mauroy, les quelques éléphants du PS et autres sénateurs nés avant 1940, appartiennent à la même classe que Jacques Chirac, mais l'on se trompe. Il est LE dernier responsable politique français vivant, le dernier des poilus de 1945. Le constat établit, il ne reste plus qu'à trouver des successeurs.

Le compromis étant daté et frelaté (n'est ce pas M. Bayrou), le renouvellement de la classe politique se doit de trouver de nouvelles vertus. Elle doit également trouver de nouvelles idées, sortir les partis de leur sclérose idéologique, de coté de la droite et encore plus du coté de la gauche. La preuve de cet essoufflement est la référence à Jaures ou Blum, surtout du coté de l'UMP.

La gauche doit réfléchir, s'adapter, construire. Malgré quelques "légèretés", Me Royal semble avoir compris que le salut viendrait de ce renouveau, et c'est d'ailleurs ce sur quoi elle a été choisie par les militants PS. Mais le rappel ordonné de la troupe des pachydermes a semé le trouble dans sa campagne, et a fait jaillir une interrogation: la gauche aujourd'hui peut-elle se passer de son passé?

Il semblerait que non. Les vieilles fédérations régionales sont encore très vivaces et très puissantes, de même que le parti en lui même, qui n'a de modernité que le site internet. J'entends par modernité le renouvellement de ces représentants, insuffisant et improbable devant les querelles de clocher et les parachutages en règle.

Mais tout ceci doit changer. Jacques Chirac fait ses adieux: le roi est mort, vive les rois. Plusieurs prétendants, un seul élu, à charge pour lui de secouer la fourmilière, de faire tomber les archaismes et les anachronismes, les privilèges trop exubérants et les nantis de la politique spectacle.

La politique doit revenir à ses origines: une responsabilité collective exercée par quelques représentants avisés et liés au peuple. Ce schéma ne tolère pas de troisième voie, n'en déplaise aux centristes et aux extrémistes, même s'il n'exclut aucune collaboration et concertation. Une majorité et une opposition, unies, plurielles, comme bon lui semble, et un seul objectif: l'avenir.

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