lundi 30 avril 2007

"J'ai changé" dit-il...

Voilà le nouveau Sarko, cru avril -mai 2007. On le retrouve, il se retrouve, enfin on y a droit. C'est assez récurrent en somme: chaque fois qu'il perd le fil de la campagne, que l'attention ne se focalise pas sur lui, il vire à droite, et de plus en plus dans le délire verbal...
Son ministère a fait grand bruit, même au sein de son propre camp (bien étouffé d'ailleurs), ses propos sur le déterminisme génétique, trop peu relayés dans les médias,
reflètent une vision de l'homme pour le moins réductrice et dangereuse, voilà maintenant qu'il s'offusque de l'héritage soixante-huitard. Passons sur le rappel des origines chrétiennes de la Corse (de même que celles de l'Europe), et attardons nous sur Mai 68. Dans son dialogue avec Michel Onfray, Nicolas Sarkozy se réclamait d'une liberté salvatrice et salutaire (Libre 2000). De plus il faisait une sorte d'apologie du désordre, de la désobéissance, qui lui apparaissait comme créatrice du soi; et oui c'est en étant libre, dans sa pensée et dans ses gestes, qu'il était devenu ce qu'il était. Or aujourd'hui il dénonce cette construction du soi. Voilà le terrible Mai 68 destructeur de valeur, responsable des maux de la société française. Si des voleurs cambriolent une maison, si des "jeunes voyous" ou "racailles" terrorisent les hall de gare, si les français ne veulent plus se lever le matin, si on devient homosexuel, tout ça mesdames messieurs, c'est la faute de la faillite morale issue de Mai 68!!! Qu'est ce qu'il faut pas entendre ! Déjà avec les pédophiles de naissance, il avait fait fort, mais là c'est le summum.
On peut critiquer l'héritage de Mai 68, de là à rendre ces évènements responsables de la situation actuelle de l'économie française, des banlieues, de la crise démocratique, et que sais-je encore, il faut dire que c'est osé.
Et c'est là toute la dangerosité du personnage: il ose ! Il choque, lui dira "je provoque un débat", "qu'on en parle", mais au fond ce sont ces idées qui le travaillent, qui l'exaltent. Quand on entend ses disciples sur les chaines de télévision crier à l'immobilisme ou au conservatisme à propos du programme de Ségolène Royal, on croit rêver ! Il veut un retour au "maître" respecté devant lequel on se lève (aïe je vais me faire taxer de soixante-huitard...), à ce conservatisme scolaire à la Jules Ferry (on était loin à l'époque de l'idéal humain, de la démocratisation de l'école, de l'égalité des chances, etc...). Peut-être veut-il un retour également à la nostalgie des punitions, le bonnet d'âne (ouh vilaine racaille, t'es nul à l'école, mets ton bonnet et au piquet !), peut-être même un retour au bagne et aux galères...j'arrête là mon envolée lyrique. Simplement c'est assez risible de montrer du doigt ce que l'on révère à la maison. Son désir de réforme et de rupture est sans doute plus visible sur le plan économique que sur le plan social, car ne nous y trompons, c'est bien un retour en arrière qui nous est promis: valeurs morales et religieuses, autorité du maitre et du pater familias, respect et obéissance, culte du mérite et du travail...Lui qui dénonce les allusions institutionnelles de la IVe République, il semblerait qu'il se rapproche, pour le coup, des valeurs sociétales de la IIIe.
Alors c'est qui le plus conservateur...? Ca me rappelle un truc: "travail, famille, patrie", c'est porteur comme slogan, non ? Démodé sans doute...

1 commentaire:

Hubert a dit…

Une justice parallèle II
Bonjour,
Deuxième partie d'une justice parallèle. Vous y retrouverez les témoins du premier film et leurs déboires avec des pistes qui démontrent comment les réseaux d’influences fonctionnent au cœur de la justice. Cela caractérise un Etat de non droit suite à l’incompétence du Ministère de la justice inerte aux doléances et spoliations organisées des justiciables.
La vidéo ici : http://video.google.fr/videoplay?docid=-5943204821258937486